La période s’étendant de la fin du XIXe siècle jusqu’au milieu du XXe siècle marque une ère florissante pour le cinéma. À l’époque, les productions en noir et blanc portées par des figures emblématiques telles que Charlie Chaplin, Greta Garbo ou Rudolph Valentino suscitaient un engouement sans précédent.
Le seul véritable concurrent du grand écran était alors le théâtre, dont la portée restait limitée face à la nouvelle puissance visuelle et accessible du cinéma. Avec une absence de véritables adversaires, les studios s’affrontaient entre eux pour séduire un public toujours plus friand d’effets spectaculaires et de scénarios immersifs. L’équilibre fut bouleversé avec la démocratisation du téléviseur et encore plus aujourd’hui avec l’IPTV et les écrans grandes dimensions. En fait, l’accès libre aux programmes représente un atout non négligeable, modifiant considérablement les habitudes de consommation de contenu audiovisuel. Et tout ceci est encore plus vrai en 2025.
Sommaire
Une course technologique
Entre les années 1940 et 1960, le cinéma expérimente diverses avancées destinées à surpasser l’expérience télévisuelle. L’un des premiers coups d’éclat fut l’introduction du format CinemaScope.
D’autres initiatives, plus audacieuses encore, ont vu le jour, à l’image du Smell-O-Vision. Ce procédé consistait à diffuser des fragrances dans les salles, en synchronisation avec les événements se déroulant à l’écran. Son exploitation, bien que limitée, témoigne de l’ingéniosité déployée pour offrir une expérience sensorielle inédite. Par ailleurs, la période 1952-1954 marque les premiers essais de projection en trois dimensions, mais la lourdeur technique et les coûts élevés ralentissent l’essor de cette technologie, qui tombera dans l’oubli pendant plusieurs décennies.
Un nouveau contexte cinématographique
Plutôt que de livrer une bataille frontale contre la télévision, l’industrie cinématographique choisit alors d’orienter ses productions vers un public spécifique. L’accent est mis sur la jeunesse, particulièrement encline à fréquenter les salles obscures, notamment pour des rendez-vous en tête-à-tête. C’est dans ce contexte que les ciné-parcs connaissent une expansion fulgurante, offrant un cadre propice à ces nouvelles habitudes de consommation. Parallèlement, les œuvres destinées aux adolescents adoptent un ton plus audacieux : les protagonistes affichent une attitude rebelle, les bandes-son intègrent des morceaux de rock ‘n’ roll, et les dialogues explorent des registres plus libres, éloignés des normes imposées par la télévision.
Vers une coexistence
Avec le temps, une forme de compromis s’installe entre les deux univers. Les chaînes de télévision commencent à acquérir les droits de films plus anciens, leur offrant ainsi une seconde vie auprès d’un public plus large. De leur côté, les studios exploitent la publicité pour stimuler la curiosité du public et inciter à découvrir les nouvelles sorties sur grand écran.
L’exemple de « Les Dents de la Mer » en 1975 illustre parfaitement cette transition : grâce à une campagne promotionnelle massive, ce film établit de nouveaux standards en matière de succès commercial, jetant les bases du blockbuster moderne.
Aujourd’hui, un nouvel acteur s’est greffé à cet équilibre déjà fragile : les plateformes de diffusion en ligne et l’IPTV France a radicalement changé la donne. Ce modèle hybride, à mi-chemin entre télévision et cinéma, redéfinit à son tour les attentes des spectateurs et ouvre de nouvelles perspectives.